moreno bernardi & masato matsuura

 

MORENO BERNARDI MASATO MATSUURA

 

ひと le projet - HITOTSU

 

 

· Moreno Ensemble project

 

▪ Moreno Bernardi et Masato Matsuura travaillent ensemble pour composer et danser un duo, HITOTSU, chorégraphié par Moreno Bernardi. Les deux artistes donnent vie à une rencontre située entre l’art de la danse de Moreno Bernardi et l’art du mouvement de Masato Matsuura. La pièce se formalise par la rencontre des deux artistes: ils désirent partager la même vision scénique de l’art, là où le corps-graphique manifeste les différences visibles et où le corps des deux artistes concrétise le même espace, le même temps, une forme chorégraphique commune par rapport à l’étique, la matière et la poésie, un dia-logue entre Bernardi et Matsuura. Un dialogue qui naît de l’estime réciproque: Moreno Bernardi “j’aime travailler avec Masato, j’estime son élégance scénique et la manifestation harmonieuse de ses mouvements. Il unit la force et la sérénité en même temps, il s’agit d’un mouvement fluide, disponible et clair”, Masato Matsuura “j’aime le travail de Moreno, c’est propre, esthétique et spirituel, Moreno est un très bon danseur et un vrai chercheur”. Le point de départ de la proposition scénique: les deux artistes dansent ensemble sur la scène, dans le même espace, la danse et le geste composent un dialogue formel par une écriture physique, abstraite de deux corps : on reçoit/perçoit le geste pour ce qu’il est et le mouvement pour ce qu’il « dit »...Ce n’est pas la rencontre de deux artistes qui se manifeste, mais bien le « chemin », la voie qui permet la rencontre même…Une expectative: une foi?, un rêve?, de la contemplation? ou une simple question… “…Je pense le mouvement comme si la pensée était du mouvement même. Le mouvement existe lorsque je pense l’état de celui-ci et c’est pour ça qu’il peut déterminer un foyer poétique du temps. Bouger comme un synonyme d’être vivant, ici et maintenant dans ce passage du temps sonore, là où l’écho du moment présent résonne de sa propre nature apparente. Moi, j’existe par les formes tracées, et parce que je suis passé par là, et que j’ai déplacé, j’ai bougé quelque chose ou quelque chose m’a bougé moi-même…” [MB]. 

 

HITOTSU

 Le point de départ du vocabulaire du mouvement sont  les 6 éléments : terre, eau, feu, air, vide, voix et les quatre saisons printemps, été, automne, hiver ;  avec 2 mots : « soleil/feu » [le caractère HI] et « les humains » [le caractère HITO] ; une pensé : l’union. Le contenu de la recherche du mouvement pour la chorégraphie de HITOTSU est le concept « un = origine »  c'est-à-dire ce qu’on ne peut ni dévider, ni séparer, c’est l’élément pour composer le pluriel. Ce n’est pas un  duo mais un point de vue philosophique : c’est un '1', c’est à dire danser le même. Ce qui change c’est la biographie, la culture géographique mais pas la culture de la vie, ca c’est ‘1’, la voie,  la sensibilité qui change peut-être mais pas la possibilité, c’est la décision n.1 de la vie et le reste ce sont des variations de ce HITOTSU, la décision par laquelle on commence la vie, la décision active, l’union et pas la fusion, parce que personne disparait, nous sommes une partie de HITOTSU et donc chacun de nous est HITOTSU 'Waga ken ha tenchi to hitotsu' (mon sabre s'unit avec le ciel et ta terre].

 

▪ Moreno Bernardi et la danse :

 

… « J'aime la description pure du mouvement, exact, sans intromissions du “moi”, de ce qui se passe en dehors de l’auteur; la pleine attention aux formes qui nous entourent. Le mouvement-manifestation de l’instant, représentatif du réel, de ce qui arrive, de ce qui est sur le point de se passer et de ce qui va très certainement se dérouler : le mouvement de « l’un » qui se rattache à celui de « l’autre », manifestation « d’une forme » qui dialogue avec une « autre ». Le mouvement qui te met en contact avec lui, attire à lui, t’introduit à lui. Le mouvement qui n’explique pas la danse, mais qui choisit de la montrer. Chaque mouvement est poétique, chaque forme mérite d’être figée dans la mémoire collective. Le mouvement comme « voie » de la perception. Celui qui réveille les sens, l’attention, le naturel, l’authenticité. J'aime que les mouvements, en tant que tels, soient transmetteurs de l’essence dynamique des formes de la danse. La recherche du mouvement qui émeut, par sa nature même, ses rencontres, ses changements rythmiques et toutes les transformations et les relations dans l’espace et le temps. Le mouvement qui se laisse écouter. Je tente d’illustrer le mouvement avec l’intention de transmettre la profonde rencontre entre celui-ci et le temps. Le mouvement est obligé d’attendre le moment de la lecture et de l’interprétation, et demande à être observé. Il est possible que cela ait l’air d’un défi dans lequel on demande au mouvement de nous interpeller au plus profond de notre perception, mais je suis persuadé que la seule chose qui nous émeuve face à un mouvement de danse est le fait d’essayer de résoudre son mystère, en sachant bien que nous n’y arriverons pas...et…pour comprendre un mouvement, il faut être mouvement...lorsque je danse, je tente de dévoiler tout ce que j'ai pu comprendre au moment où je rencontre chaque mouvement et chaque variation. Les mouvements des danses expriment l’habilité humaine pour capter les relations entre les choses. C’est le mouvement qui « est », et quand il « est », il établit clairement une relation entre deux pôles, même si ceux-ci peuvent être contraires. Le mouvement représente par la danse une pensée humaine, alors qu’il est le simple reflet de quelque chose auquel on a assisté. »…

 

Masato Matsuura et l’art martial

 

… « Je pense toujours réaliser une méthode d'art martial qui représenterait la culture japonaise même, celle qui fermentait et se raffinait au terminus de la route de la soie. J'y vois pleins d'ancêtres, issus de la civilisation de Sumer, de l'ancienne Egypte, et de l'hellénisme, et aussi, plus proches l'art de l'Inde et de la Chine. Au Japon, traditionnellement on transmet l'art par les formes : on répète exclusivement les formes. J'ai été moi aussi éduqué comme ça. Malgré le fait que notre culture soit exceptionnelle, les formes devraient être un simple moyen, mais aujourd'hui au Japon, elles ne sont plus qu'un but. J'ai choisi de travailler en Europe pour réaliser une méthode afin que tout le monde arrive à la Voie, je voulais aussi prendre un peu de distance avec la "tradition" ! Personnellement, c'est un sacré voyage de remonter la route pour arriver à la source. Je voulais également collaborer avec des esprits libres. Oui, évidemment l'Aiki, cette méthode énergétique, peut nous amener au delà des formes mais d'abord ... il faut bien les construire !