moreno bernardi │ joël versavaud

BACHcontinu

MORENO BERNARDI │ JOËL VERSAVAUD

 

BACHcontinu

 

danse 

Moreno Bernardi

 saxophone  

Joël Versavaud

musique  

J.S.Bach

 

 

Un souffle de danse, une danse d’un souffle, un souffle dansé et une danse soufflée, le discours de J.S.Bach qui détermine et qui ouvre les portes à un dialogue, ou, pour mieux dire, à un fragment d’un dialogue dont on ne connaît pas l'origine et qui ne va jamais terminer, c’est le dialogue qui continue, et c’est aussi la rencontre entre le chorégraphe italien Moreno Bernardi et le saxophoniste français Joël Versavaud.

Une rencontre autour d’un concept technique de respiration et donc d’interprétation, commun aux deux artistes, le ‘continu’. Egalement, l'idée de transformation organique du son, de la première à la dernière note, et de transformation organique du mouvement, du premier jusqu’au dernier. On parle ici d’un unique son, qui change d’espace, d’intensité et qui saute d’une hauteur à l'autre, libre comme l’eau et guidé de la main de J.S.Bach: c’est le cas du travail de Joël Versavaud qui donne aux phrases de Bach un caractère vocal et une liberté sans limites pour distribuer dans l’espace les volumes et l’ampleur du son, un discours qui ne tombe jamais au sol. On parle ici d’un unique mouvement qui change de forme, de force, de rythme, de direction et qui se développe dans le même corps, libre comme l’eau et guidé dans une large  composition instantanée: c’est le cas du travail de Moreno Bernardi qui donne aux sons du saxophone de Joël Versavaud un caractère plastique et visuellement dynamique, avec la liberté qui est nécessaire pour donner forme aux temps et aux transitions du mouvement, un discours qui ne tombe jamais au sol.

Les deux discours s’embrassent dans l’air tout en réalisant un réseau de suites, de préludes, de danses…les deux instruments, le saxophone et le corps, permettent que la matière de chacun soit transparente et claire aux yeux et aux oreilles du spectateur ; les deux artistes, le musicien et le danseur, voient le même objet, “Bach” – la structure des possibilités, et ils ont la même intention, continuer.

 

· MB et le continu

Moreno Bernardi a toujours développé la technique du mouvement continu, élément qui a déjà caractérisé sa danse, sa pensée et sa vision du mouvement-manifestation artistique et du mouvement-objet d’étude. “…le ‘continu’, c’est la base de mon travail, de ce fait je crois qu'il est incorrect de parler de mouvements.  Il s’agit d’un seul mouvement, unique, qui change les directions, avec des pauses, des rythmes…c’est la manifestation de la même force qui, une fois commencée, voyage en déterminant un espace et en administrant un tempo…il s’agit d’une analyse du moment qui manifeste la forme, et concrétise le point d’appui qui détermine le mouvement suivant, c’est le fragment qui pousse à partir de la semence du mouvement pour fleurir d’une nouvelle forme, la base pour le mouvement suivant et à la fois l’arbre qui manifeste le développement du mouvement avant, qui a dansé un moment avant, et qui a occupé un espace très proche…  ” [MB].

 

· JV et le continu

« La technique du souffle continu permet à Joël Versavaud de restituer l’ampleur des phrases sans être limité par la question du volume respiratoire ou la fatigue physique, en gérant une distribution continue de l’air : l’inspiration  se fait naturellement, puis de l’air est stocké dans la cavité buccale par gonflement des joues ; la glotte bloque alors la colonne d’air, comme en apnée, ce qui permet une expiration continue par la bouche, tout en faisant entrer de l’air par le nez dans les poumons. Dès lors, la flexibilité de la phrase musicale de Bach peut se trouver parfaitement restituée, et le caractère presque vocal et enrobant du saxophone en sert idéalement la souplesse. » [Lionel Pons]

 

· Programme

Partita II pour violon : Allemande, Gigue

Partita pour flûte : Allemande, courant, sarabande, bourrée

Suites pour violoncelle I à VI : Préludes

Sonate II pour violon : Allegro

Sonate III pour violon : Allegro assai

Partita III pour violon : Prélude

Suite VI pour violoncelle : Courante

Suite V pour violoncelle : Sarabande

Saxophones soprano, alto, ténor et baryton


· Moreno Bernardi et BACHcontinu

 

« …danser avec/sur/à partir de/à coté de Bach, c’est toujours une expérience artistique sacrée pour un danseur, c’est tout de suite de la Danse. Pour moi, qui me considère plus compositeur du mouvement qu’autre chose, c’est un moment toujours riche d’étude et de construction dynamique du mouvement et de l’espace, c’est tout de suite du Rythme. Dans ce cas, il n’y a pas seulement Bach, c’est aussi le son du saxophone et la main de Joël Versavaud qui me conduisent dans le réseau de la danse à construire et donc à interpréter. Le travail de Versavaud me donne la liberté de me concentrer sur le concept naturellement esthétique et plastique du mouvement, qualité-base dans ma conception du corps dansé, je peux sortir et entrer dans la résonance du son tout en conduisant la transformation formelle du corps qui reste à la recherche du secret, ce qui caractérise chaque danse, celle à moi aussi, je peux me surprendre de mon mouvement même grâce à la rencontre avec Joël, musicien avec lequel j’ai en commun l’intérêt et le goût pour rechercher l’inconnu qui vit dans la fragile limite entre le mystère de l’émotion artistique et le conscience gestuelle de la technique.

· Moreno Bernardi :

… « J'aime la description pure du mouvement, exacte, sans intromissions du “moi”, de ce qui se passe en dehors de l’auteur; la pleine attention aux formes qui nous entourent. Le mouvement-manifestation de l’instant, représentatif du réel, de ce qui arrive, de ce qui est sur le point de se passer et de ce qui va très certainement se dérouler : le mouvement de « l’un » qui se rattache à celui de « l’autre », manifestation « d’une forme » qui dialogue avec une « autre ». Le mouvement qui te met en contact avec lui, t’attire à lui, t’introduit à lui. Le mouvement qui n’explique pas la danse mais qui choisit de la montrer. Chaque mouvement est poétique, chaque forme mérite d’être figée dans la mémoire collective. Le mouvement comme « voie » de la perception. Celui qui réveille les sens, l’attention, le naturel, l’authenticité. J'aime que les mouvements, en tant que tels, soient transmetteurs de l’essence dynamique des formes de la danse. A la recherche du mouvement qui émeut, par sa nature même, ses rencontres, ses changements rythmiques et toutes les transformations et les relations dans l’espace et le temps. Le mouvement qui se laisse écouter. Je tente d'illustrer le mouvement avec l’intention de transmettre la profonde rencontre entre celui-ci et le temps. Le mouvement est obligé d’attendre le moment de la lecture et de l’interprétation, et demande d’être observé. Il est possible que cela ait l’air d’un défi dans lequel on demande au mouvement de nous interpeller au plus profond de notre perception mais je suis persuadé que la seule chose qui nous émeuve face à un mouvement en danse est le fait d’essayer de résoudre son mystère, en sachant bien que nous n’y arriverons pas...et…pour comprendre un mouvement, il faut être mouvement...lorsque je danse, je tente de dévoiler tout ce que j'ai pu comprendre au moment où je rencontre chaque mouvement et chaque variation. Les mouvements des danses expriment l’habilité humaine pour capter les relations entre les choses. C’est le mouvement qui « est », et quand il « est », il établit clairement une relation entre deux pôles, même si ceux-ci peuvent être contraires. Le mouvement représente par la danse une pensée humaine, alors qu’il est le simple reflet de quelque chose auquel on a assisté. »…

 

· Joël Versavaud et BACHcontinu

 

« …Je suis un musicien solitaire, tellement heureux de pouvoir le rester,  grâce à Johann Sebastian Bach.

Un travail déraisonnable, provocateur, illusoire, présomptueux.

Chercher à sa façon ce que Bach essaie de dire. Ou plutôt : trahir notre propre errance devant la structure divine de son discours.

Mais quelle joie, quelle ivresse ! Creuser. Creuser encore. Interroger notre intimité, révéler peu à peu notre essentiel. Ne plus supporter le superflu.

Moreno Bernardi frappe à ma porte. Réveil en sursaut. Je ne le connais pas. Je suis dérangé. Pourtant, n’avais-je pas voulu aller plus facilement vers l’autre en accomplissant ce travail ?

La danse est là. Forcément. Allemande, courante, sarabande, bourrée, gigue…Recherche du tempo. On croit avoir trouvé le bon. Il changera le jour suivant. Il changera tous les jours. Danse d’une articulation pour créer une surprise, un drame, ou encore de la tendresse.

Danse des doigts, danse des clefs sur l’instrument.

Et la  danse de Moreno Bernardi. Dépouillée elle aussi. Sincère. Pulsée. Rien à prouver, tout à sentir.

Il y aura de la joie. Joie de la rencontre, de l’inconnu, de l’humble. Joie de voir ce qui passera d’un corps à l’autre après être passés par le filtre impitoyable du père Bach. J’aime quand les danseurs écoutent les musiciens en direct. Ils savent quand leur attention s’absente un quart de seconde. C’est paniquant mais c’est vers cette présence totale que je veux aller. Le public ne peut que sentir cette vibration de deux funambules. Le fil, c’est le souffle continu de Joël, c’est le mouvement continu de Moreno… » [JV]


· Moreno Bernardi BIO

 

· Joël Versavaud BIO


Il est né en 1973 dans la Creuse et vit à Marseille depuis 2002. A travers sa double activité de concertiste et de pédagogue, au Conservatoire de Marseille, il s’attache à développer et à promouvoir le saxophone classique. Dédicataire d’une dizaine d’oeuvres, il participe à de nombreuses créations d’œuvres contemporaines, enregistre en 2000 les Neuf études pour saxophones de Christian Lauba, et l’album Mai solo en 2006 (Maguelone). Il travaille avec les compositeurs Thierry Alla, Georges Boeuf, Régis Campo, Philippe Festou, Lionel Ginoux, Philippe Hersant, Dominique Lemaître, Philippe Leroux, Zad Moultaka, François Narboni, Jean-Claude Risset, François Rossé, Roland Semadeni, Eric Tanguy...Cherchant à élargir le répertoire du saxophone en musique de chambre et en formations plus importantes, il travaille avec les ensembles Ars Nova, Musicatreize, Télémaque, Stravinsky, Symblêma, le Choeur Contemporain, C barré, les Orchestres de Marseille, Bordeaux, Toulon, Monte-Carlo, ainsi qu’avec le Quatuor Manfred. En octobre 2011, sort, sous le label Skarbo, l'album "Bach-un souffle continu" dans lequel il livre son travail intime sur les pages de violon, violoncelle ou flûte seuls grâce à la technique de la respiration circulaire. Il donne des concerts et des cours d’interprétation aux Etats-Unis, Japon, Canada, Liban, Tunisie et dans les festivals, universités et conservatoires de toute l’Europe. Joël Versavaud est soutenu par les maisons Selmer et Vandoren.



Joël Versavaud WEB

photos Joël Versavaud Yanne Vivier-Baillon 


 

 

 

Le duo de MB & JV BACHcontinu nait grace au travail de Joël Versavud “UN SOUFFLE CONTINU” BACH

 

BACH - Joel Versavaud, saxophones - new album